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Autour des mots
20 janvier 2007

Le bavard (Christine)

Je me trouvais devant mon miroir lorsqu’une sensation bizarre m’envahit soudain. Je cherchais mes mots pour expliquer cela. Je levais les yeux vers mon reflet et y voyais une femme, une belle femme blonde, l’air un peu naïf, un peu hautain aussi, un peu intellectuel lorsqu’elle chausse ses lunettes C.h.a.n.e.l derrière lesquelles se cachent des yeux délicatement maquillés. Tout à coup une lumière m’aveugla, ma tête tournait, tout s’estompait autour de moi comme aspiré par un tourbillon et ce fut le noir, le noir total, fatal ?

Non, tout est blanc dans cette pièce que je ne connais pas…Une femme s’approche ressemblant plus à une pétroleuse qu’à une palotte, avec son pétard sur la tête. Mais que m’arrivait-il ? Quelle était donc cette langue qu’utilisait ma pensée. Une palotte ? Ben c’est une infirmière mais je ne le savais pas avant… J’essayais d’ouvrir la bouche et m’adressait à cette femme en blanc : « C’est quand qu’on jaffe dans c’te tôle ? » oupss … je ne trouve plus mes mots comme si quelqu’un m’obligeait à barmailler. Je me sens les quilles en marmelade, il faut que je me rendorme, que la lumière revienne me rendre mon reflet, celui qui est moi. La porte s’ouvre et un toubib fait son apparition. Il porte aux pieds des tatanes en papier de la même couleur que son valseur. C’est quoi ce zig, qu’est-ce qu’il me veut lui aussi ? J’ose pas l’ouvrir vu ce qu’il risque d’en sortir :

        - ben restez pas près de la lourde, vous attendez qu’elle vous claque le ciboulot en s'refermant ?».

Il lève les sourcils en entendant ce qui sort de ma bonbonnière, ce qui lui donne encore plus l’air d’un                 plouc, le pauvre…

- Comment se porte notre malade aujourd’hui ?

- Elle vivote, chui où là ? Et c’est quoi la raison qui vous pousse à ramener votre barbaque jusqu’à mon lit.. euuuh pardon… docteur ?

- Et bien très chère madame, vous vous être écroulée dans votre salle de bain et votre loufiat, si je puis me permettre cette expression que vous apprécierez probablement, nous a bigophoné. 

- Et ?

- Il nous a cependant précisé qu’avant son arrivée, il semble qu’un homme se soit introduit dans votre bicoque et qu’il ait baluchonné votre intérieur ne laissant qu’un larfouillet complètement vide. Parti avec votre pognon le blanquier ! 

- Ah bon ? Je suis comme un pigeon qui s’est fait plumer, docteur ?  j’ai pris un coup sur la cafetière? C’était donc ça la calbombe qu’a éclairé ma lanterne ?

- Pour sûr, et il vous a pas loupé ce saloupiau. Il semble qu’il vous ait frappé avec un bavard. Tenez, regardez, c’est votre larbin qui nous l’a refilé. Il y a encore votre vermeil sur la couverture.

- Ah ben je comprends tout dans le coffrage de ma boîte à couenneries… et apparemment c’est contagieux, docteur, lui rétorquais-je, derrière une risette … C'était donc ça ? 



La consigne ici



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Commentaires
C
Je savais que tu n'avais pas imaginé cette version de "bavard" lorsque tu l'as écrite. Je l'ai trouvé en cherchant par hasard sur le net et elle m'a plue car elle correspondait parfaitement à mon besoin ;-) <br /> Pour "vermeil", qui n'était pas un mot obligatoire, je l'ai trouvé finalement bien plus joli que "sang", vous trouvez pas ? ;-) <br /> J'adore "coffrage de ma boîte à couenneries" que j'ai tiré tout droit du fameux dictionnaire de San Antonio (Frédéric Dard)
D
Je ne suis pas très bavard, mais pour bavarder sur ton Bavard, tu dois savoir que quand j'ai pondu les 13 Mots à l'Argomuche, j'avais pensé à Bavard => Avocat, Assiettes => Assises. N'empêche que ton interprétation est correcte aussi.<br /> L'argot (surtout le français) est une langue très riche et complète que l'on peut apprendre, étudier, en suivre l'évolution, etc.
C
@DINO, je suis vraiement désolée qu'il ait plu tout le WE chez toi, ici, dans mes montagnes, il a fait un temps très doux et très ensoleillé. Merci pour ton appréciation de mon texte, j'ai bien travaillé alors ? ;-)) En fait je crois que les jeunes de la campagne connaissent moins l'argot que les autres. Les femmes aussi sont beaucoup plus réservées sur l'utilisation de ce type de langage.
C
Merci le Chien, j'avoue que mes connaissances en argot sont très limitées, et ta remarque sur le texte collectif est justifiée. J'ai vraiment travaillé ce texte. Finalement, comme tu le dis, c'est un langage très imagé qui, lorsqu'il n'est pas vulgaire, peut réellement apporter de la couleur à un texte. Je me suis beaucoup amusée.
D
De retour d'un WE morne, plein de pluie, à 35 degrés de chaleur (les tropiques, quoi!) j'ai le plaisir de vous retrouver, tous, bien inspirés. Avant tout, ma "comadre", Christine, montant un texte original avec de l'argot bien solide.<br /> Le Chien & SIC, "licenciés ès argot", vous pourriez fabriquer de nouveaux textes, utilisant cette fois-ci des SYNONYMES des mots donnés. Ça vous donnerait le titre de "docteur ès argot".
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