Pour une nouvelle politique (Joel)
Néanmoins, ce furent des exceptions.
La majorité des hommes gâche son existence par un altruisme malsain, exagéré, et en somme, ils le font par nécessité. Ils se voient au milieu d'une hideuse pauvreté, d'une hideuse laideur, d'une hideuse misère. Ils sont fortement impressionnés par tout cela, c'est inévitable.
L'homme est plus profondément agité par ses émotions que par son intelligence, et comme on pouvait déjà le lire écrit en hiéroglyphe sur les obélisques ou autres ithyphalles que dressaient les pharaons, il est bien plus facile de sympathiser avec ce qui souffre, que de sympathiser avec ce qui pense. Par suite, avec des intentions admirables, des justifications touchant au charabia le plus creux et mal dirigé, on se met très sérieusement, très sentimentalement à la besogne pour remédier aux maux dont on est témoin. Mais vos remèdes ne sauraient guérir la maladie, ils ne peuvent que la prolonger, on peut même dire que vos remèdes font partie intégrante de la maladie.
Par exemple, on prétend résoudre le problème de la pauvreté, en donnant aux pauvres de quoi vivre, ou bien, d'après une école très avancée, en amusant les pauvres. C’est comme si l’on voulait attraper la misère avec des amanites tue-mouches, l’amanite ne tue que ceux qui l’ingèrent, pas ceux qui la digèrent.
De cette manière on ne résout pas la difficulté, on l'aggrave, le but véritable consiste à s'efforcer de reconstruire la société sur une base telle que la pauvreté soit impossible. Et les vertus altruistes ont vraiment empêché la réalisation de ce plan. On connaît l’exemple des adeptes de la cynégétique qui donnent du gibier à des végétariens
Les pires possesseurs d'esclaves étaient ceux qui témoignaient le plus de bonté à leurs esclaves, et empêchaient ainsi d'une part les victimes du système d'en sentir toute l'horreur, et de l'autre les simples spectateurs de la comprendre, ainsi, dans l'état actuel des choses, les gens qui font le plus de mal, sont ceux qui s'évertuent à faire le plus de bien possible. C'est au point qu'à la fin nous avons été témoins de ce spectacle : des hommes qui ont étudié sérieusement le problème, qui connaissent la vie, des hommes instruits en arrivent à supplier le public de mettre un frein à ses impulsions altruistes de charité, de bonté… Et ils le font parce qu’ils considèrent que la Charité dégrade et démoralise. Ils ont parfaitement raison. Le rhabdomancien n’est pas là pour distribuer l’eau de sa source, il est là pour trouver la source. Ceux qui pensent le contraire n’ont rien compris à la baguette de coudrier.
La Charité est créatrice d'une multitude de péchés. Il faut le répéter comme une antienne à qui veut bien l’entendre.
Il reste encore à dire ceci : c'est chose immorale que d'employer la propriété privée à soulager les maux affreux que cause la privation de propriété privée ; c'est à la fois immoral et déloyal. Il faut que cesse ce misonéisme multiséculaire.
Sous le nouveau régime, il est évident que tout cela changera. Il n'y aura plus de gens qui habiteront des tanières puantes, seront vêtus de haillons fétides, plus de gens pour procréer des enfants malsains, et émaciés par la faim, au milieu de circonstances impossibles et dans un entourage absolument repoussant.
La sécurité de la société ne sera plus subordonnée, comme elle l'est aujourd'hui, au temps qu'il fait. S'il survient de la gelée, nous n'aurons plus ces milliers d’hommes forcés de chômer, vaguant par les rues dans un état de misère répugnante, geignant auprès des voisins pour en tirer des aumônes ou s'entassant à la porte d'abris dégoûtants pour tâcher d'y trouver une croûte de pain et un logement malpropre pour une nuit. Chacun des membres de la société aura sa part de la prospérité générale et du bonheur social, et s'il survient de la gelée, personne n'en éprouvera d'inconvénient réel. Ces gens nouveaux passeront un hiver au chaud à préparer les balades champêtres du printemps.
PS : Il faut deviner de qui (et de quoi) ce texte est un infâme plagiat.
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